programme d'enseignement moral et civil
Programme d’enseignement moral et civique et Formation à la médiation par les pairs

Le programme d’Enseignement Moral et Civique, prévu dans la loi de Refondation de l’Ecole de la République, est paru en septembre 2015. Il distingue 4 dimensions : la sensibilité (comprendre ses émotions et celles des autres), le droit et la règle (le sens des règles du vivre ensemble), le jugement (le pluralisme des opinions et le raisonnement moral), l’engagement (le principe de la communauté des citoyens). Dans ce programme, la médiation par les pairs (cycle 2) les mécanismes du harcèlement (cycle 3) et la médiation scolaire (cycle 4) sont nommément cités.
Ce programme fixe des objectifs de formation parmi lesquels on trouve : « Identifier et exprimer en les régulant ses émotions et ses sentiments » - « S’estimer et être capable d’écoute et d’empathie » - « Se sentir membre d’une collectivité » - « S’engager et assumer des responsabilités dans l’école et dans l’établissement ».
Ce programme liste un certain nombre d’« objets d’enseignements ». Parmi ceux-ci, on peut citer : « connaissance et reconnaissance des émotions de base », « vocabulaire des sentiments et des émotions », « respect des autres dans leur diversité », « initiation aux règles de la coopération », « règles de la discussion écoute, respect du point de vue de l’autre, recherche d’un accord », « les valeurs personnelles et collectives », « l’engagement moral », « la confiance », « l’entraide », « la responsabilité », « la tolérance »…
Ce programme fixe des objectifs de formation parmi lesquels on trouve : « Identifier et exprimer en les régulant ses émotions et ses sentiments » - « S’estimer et être capable d’écoute et d’empathie » - « Se sentir membre d’une collectivité » - « S’engager et assumer des responsabilités dans l’école et dans l’établissement ».
Ce programme liste un certain nombre d’« objets d’enseignements ». Parmi ceux-ci, on peut citer : « connaissance et reconnaissance des émotions de base », « vocabulaire des sentiments et des émotions », « respect des autres dans leur diversité », « initiation aux règles de la coopération », « règles de la discussion écoute, respect du point de vue de l’autre, recherche d’un accord », « les valeurs personnelles et collectives », « l’engagement moral », « la confiance », « l’entraide », « la responsabilité », « la tolérance »…

La formation à la médiation par les pairs par MédiActeurs Nouvelle Génération repose sur 4 principes : la confidentialité, la liberté de s’investir, le fait de parler en « JE », et le jugement différé. Elle comprend 8 étapes. Les 7 premières étapes visent à l’acquisition de compétences psychosociales : une meilleure connaissance de soi et des autres afin de développer estime de soi et confiance dans les autres ; la capacité à identifier, exprimer, et si nécessaire maîtriser, ses émotions ; une prise de conscience de la violence quotidienne souvent banalisée ; une réflexion sur les différentes façons de réagir face à cette violence ; des exercices visant à admettre que l’autre peut avoir un point de vue différent ; l’apprentissage des techniques de communication pour faciliter l’expression et l’écoute ; une prise de recul face aux situations de conflit pour distinguer la personne de l’objet du conflit ; et le développement de la créativité pour trouver d’autres issues au conflit. La 8ème étape vise à l’acquisition des techniques de la médiation qui sont celles de toutes les formes de médiation (familiale, pénale, de quartier...)
Il est clair qu’entre ces deux programmes, il y a de nombreux points de convergence. Les exercices proposés par MédiActeurs Nouvelle Génération dans la cadre de la formation à la médiation par les pairs peuvent être utilisés aussi dans le cadre de l’Enseignement Moral et Civique, ils concernent les trois cycles et apportent une réponse aux mêmes besoins. Il s’agit dans la suite de cet article d’illustrer ce propos à travers la présentation de quelques-uns des exercices proposés lors de nos formations.
Il est clair qu’entre ces deux programmes, il y a de nombreux points de convergence. Les exercices proposés par MédiActeurs Nouvelle Génération dans la cadre de la formation à la médiation par les pairs peuvent être utilisés aussi dans le cadre de l’Enseignement Moral et Civique, ils concernent les trois cycles et apportent une réponse aux mêmes besoins. Il s’agit dans la suite de cet article d’illustrer ce propos à travers la présentation de quelques-uns des exercices proposés lors de nos formations.

Mieux connaître ses sentiments et ses émotions
A l’école, à partir d’une feuille de 30 petits dessins de visages, les enfants doivent identifier la joie - la colère - la tristesse - la peur – le dégout…Plusieurs exercices sont ensuite proposés : l’un d’eux consiste pour un enfant à tirer une carte représentant un petit visage et à mimer l’expression représentée devant ses camarades qui, en se reportant à une liste, doivent deviner de laquelle il s’agit.
Un autre, à partir de deux listes, l’’une des sentiments-émotions et l’autre des réactions physiques, consiste à mettre en relations émotions et ressentis corporels.
Ensuite, avec des documents variés : textes, contes, dessin, BD…, un travail plus approfondi est fait sur les émotions universelles et leur utilité.
Au collège, après un travail sur le vocabulaire et un tableau sur une série de situations « Qu’éprouverais tu si », les jeunes choisissent l’émotion qui leur parait correspondre à leur ressenti : ils enrichissent ainsi leur vocabulaire et constatent qu’à partir d’une même situation, les émotions peuvent être complètement différentes entre une personne et une autre en fonction de leur histoire et de leur sensibilité.
A l’école, à partir d’une feuille de 30 petits dessins de visages, les enfants doivent identifier la joie - la colère - la tristesse - la peur – le dégout…Plusieurs exercices sont ensuite proposés : l’un d’eux consiste pour un enfant à tirer une carte représentant un petit visage et à mimer l’expression représentée devant ses camarades qui, en se reportant à une liste, doivent deviner de laquelle il s’agit.
Un autre, à partir de deux listes, l’’une des sentiments-émotions et l’autre des réactions physiques, consiste à mettre en relations émotions et ressentis corporels.
Ensuite, avec des documents variés : textes, contes, dessin, BD…, un travail plus approfondi est fait sur les émotions universelles et leur utilité.
Au collège, après un travail sur le vocabulaire et un tableau sur une série de situations « Qu’éprouverais tu si », les jeunes choisissent l’émotion qui leur parait correspondre à leur ressenti : ils enrichissent ainsi leur vocabulaire et constatent qu’à partir d’une même situation, les émotions peuvent être complètement différentes entre une personne et une autre en fonction de leur histoire et de leur sensibilité.

coopération et l’entraide
Les lycéens ou les collégiens sont placés par groupe de 4 ou 5. Ils reçoivent chacun un certain nombre de pièces et doivent, en silence, reconstituer un puzzle. Très vite, ils constatent que l’objectif ne peut être atteint qu’en mettant les pièces en commun. A la fin de l’exercice l’échange porte sur la difficulté face à la règle du silence, sur la nécessité de partager les pièces, les moments de découragement, mais aussi le ressenti par rapport à l’attitude des autres participants, la satisfaction du travail en équipe et la joie de la réussite.
Prendre en compte le point de vue de l’autre
Cette attitude se travaille avec les dessins à double interprétation ; certains sont très connus comme celui du dessin qui représente à la fois une jeune et une vieille femme ; d’autres le sont moins. L’observation de ces dessins est à la fois indispensable pour comprendre et admettre les différents points de vue mais aussi sur un plan cognitif car ils permettent d’aider les jeunes à passer de la pensée fermée ou dogmatique avec ses certitudes (je vois telle chose et j’ai raison) à la pensée ouverte qui aide à reconnaitre l’autre différent, à accepter le provisoire et à repérer ses limites. Elle met en jeu les lobes frontaux qui aident à se détacher des anciennes représentations. Il les aide aussi sur un plan scolaire à accepter que les connaissances acquises ne se contredisent pas les unes les autres mais se complètent. Plus simplement on peut dire que ce travail sur les dessins à double interprétation est indispensable pour les jeunes en permettant de passer du OU qui oppose au ET qui relie.
Les lycéens ou les collégiens sont placés par groupe de 4 ou 5. Ils reçoivent chacun un certain nombre de pièces et doivent, en silence, reconstituer un puzzle. Très vite, ils constatent que l’objectif ne peut être atteint qu’en mettant les pièces en commun. A la fin de l’exercice l’échange porte sur la difficulté face à la règle du silence, sur la nécessité de partager les pièces, les moments de découragement, mais aussi le ressenti par rapport à l’attitude des autres participants, la satisfaction du travail en équipe et la joie de la réussite.
Prendre en compte le point de vue de l’autre
Cette attitude se travaille avec les dessins à double interprétation ; certains sont très connus comme celui du dessin qui représente à la fois une jeune et une vieille femme ; d’autres le sont moins. L’observation de ces dessins est à la fois indispensable pour comprendre et admettre les différents points de vue mais aussi sur un plan cognitif car ils permettent d’aider les jeunes à passer de la pensée fermée ou dogmatique avec ses certitudes (je vois telle chose et j’ai raison) à la pensée ouverte qui aide à reconnaitre l’autre différent, à accepter le provisoire et à repérer ses limites. Elle met en jeu les lobes frontaux qui aident à se détacher des anciennes représentations. Il les aide aussi sur un plan scolaire à accepter que les connaissances acquises ne se contredisent pas les unes les autres mais se complètent. Plus simplement on peut dire que ce travail sur les dessins à double interprétation est indispensable pour les jeunes en permettant de passer du OU qui oppose au ET qui relie.

Travailler les règles de communication
Pour prendre conscience de la déformation dans la transmission d’informations qui est fréquemment à l’origine des conflits, on fait pratiquer le Bouche à Oreille (ou téléphone arabe), exercice au cours duquel les adultes modifient autant ce qui leur a été dit que les élèves. On enregistre au fur et à mesure l’ensemble de l’exercice afin que les derniers rentrés puissent également constater ce qui s’est passé et qu’une analyse précise du déroulement de l’exercice puisse être réalisée. On distingue cet exercice de celui qui est ensuite fait sur la rumeur dans lequel beaucoup d’autres facteurs entrent en jeu et dans lequel le résultat final est amplifié alors que c’est l’inverse qui se produit avec le bouche à oreille.
Pour prendre conscience de l’importance des questions pour faciliter la communication, on utilise des dessins à reproduire. L’exercice se réalise en binôme. Dans un premier temps, un élève a sous les yeux un dessin qu’il doit décrire le plus précisément possible à un autre élève qui va le reproduire sans pouvoir poser de questions. Dans un deuxième temps l’exercice est réalisé avec un dessin plus complexe et celui qui dessine peut poser toutes les questions qu’il veut. La comparaison des dessins permet de faire prendre conscience des difficultés de la communication, de la nécessité de donner un cadre, de se mettre à la place de l’autre, de prendre conscience que ses besoins ne sont pas les mêmes que celui de son voisin, de la nécessité pour se comprendre de poser des questions (et les bonnes questions) etc…toutes attitudes indispensables à la formation d’un médiateur mais aussi et surtout dans la vie quotidienne pour mieux vivre ensemble…
L’expérience sur le terrain montre que ces formations à la médiation permettent aux jeunes de répondre à leur désir d’engagement et de prise de responsabilité. Elle leur fournit des éléments de réponse face à leur besoin de compréhension des phénomènes de violence qu’ils observent. Elle permet de rendre concrètes les valeurs de tolérance et de respect des différences et contribue à la formation à la citoyenneté.
En abordant, de façon ludique, la question du savoir-être ensemble, la formation à la médiation se distingue de l’esprit souvent individualiste de notre système éducatif et contribue à créer les conditions d’une éducation humanisante. Ce faisant elle rejoint les objectifs du nouvel enseignement moral et civique.
Nicole BAYART et Brigitte LIATARD
MédiActeurs Nouvelle Génération
Pour prendre conscience de la déformation dans la transmission d’informations qui est fréquemment à l’origine des conflits, on fait pratiquer le Bouche à Oreille (ou téléphone arabe), exercice au cours duquel les adultes modifient autant ce qui leur a été dit que les élèves. On enregistre au fur et à mesure l’ensemble de l’exercice afin que les derniers rentrés puissent également constater ce qui s’est passé et qu’une analyse précise du déroulement de l’exercice puisse être réalisée. On distingue cet exercice de celui qui est ensuite fait sur la rumeur dans lequel beaucoup d’autres facteurs entrent en jeu et dans lequel le résultat final est amplifié alors que c’est l’inverse qui se produit avec le bouche à oreille.
Pour prendre conscience de l’importance des questions pour faciliter la communication, on utilise des dessins à reproduire. L’exercice se réalise en binôme. Dans un premier temps, un élève a sous les yeux un dessin qu’il doit décrire le plus précisément possible à un autre élève qui va le reproduire sans pouvoir poser de questions. Dans un deuxième temps l’exercice est réalisé avec un dessin plus complexe et celui qui dessine peut poser toutes les questions qu’il veut. La comparaison des dessins permet de faire prendre conscience des difficultés de la communication, de la nécessité de donner un cadre, de se mettre à la place de l’autre, de prendre conscience que ses besoins ne sont pas les mêmes que celui de son voisin, de la nécessité pour se comprendre de poser des questions (et les bonnes questions) etc…toutes attitudes indispensables à la formation d’un médiateur mais aussi et surtout dans la vie quotidienne pour mieux vivre ensemble…
L’expérience sur le terrain montre que ces formations à la médiation permettent aux jeunes de répondre à leur désir d’engagement et de prise de responsabilité. Elle leur fournit des éléments de réponse face à leur besoin de compréhension des phénomènes de violence qu’ils observent. Elle permet de rendre concrètes les valeurs de tolérance et de respect des différences et contribue à la formation à la citoyenneté.
En abordant, de façon ludique, la question du savoir-être ensemble, la formation à la médiation se distingue de l’esprit souvent individualiste de notre système éducatif et contribue à créer les conditions d’une éducation humanisante. Ce faisant elle rejoint les objectifs du nouvel enseignement moral et civique.
Nicole BAYART et Brigitte LIATARD
MédiActeurs Nouvelle Génération