lutte contre le HARcèlement
Lutte contre le harcèlement
Un combat toujours d’actualité
C’est en 2011 que l’Éducation Nationale a décidé de faire de la lutte contre le harcèlement scolaire une grande cause nationale et, à cette occasion, a changé le regard porté sur la médiation par les pairs.
Celle-ci était jusque-là considérée avec une certaine méfiance mais la lutte contre le harcèlement a fait prendre conscience que les élèves médiateurs avaient un rôle privilégié à jouer puisque les jeunes sont témoins, bien avant les adultes, des relations difficiles, des moqueries, des mises à l’écart et des exclusions. Ils sont aussi les mieux placés pour intervenir avant que la situation ne se soit aggravée.
C’est pour cette raison que l’association MédiActeurs s’était déjà engagée, dès sa création en 2009 par Gabriel Gonnet, au sein d’un comité de pilotage destiné à alerter de la gravité du problème du harcèlement.
Depuis cette période, les outils destinés à sensibiliser les jeunes se sont multipliés, l’Education Nationale a organisé de nombreuses campagnes de lutte contre le harcèlement, mis en place un site Internet comptant de nombreuses ressources : https://www.nonauharcelement.education.gouv.fr/
L’organisme d’accompagnement et information des professionnels de l’Education Nationale, EDUSCOL a lui aussi produit un site très informatif :
https://eduscol.education.fr/cid55921/le-harcelement-en-milieu-scolaire.html .
D’autres méthodes ont été testées et utilisées comme par exemple la méthode Pikas ( méthode de la préoccupation partagée ; formation d’adultes) ou Piquet ( formation des élèves harcelés).
Cette large mobilisation a semble-t-il eu des effets positifs mais le combat n’est pas fini comme ont pu le montrer les drames d’enfants récents mettant fin à leurs jours. Lutter contre le harcèlement reste une urgence à une époque où le harcèlement ne se limite plus à l’école ou même au quartier mais où il continue sur les réseaux sociaux poursuivant les jeunes victimes à tous les moments de leur vie.
La crainte des représailles et surtout la culture de l’omerta empêchent trop souvent les victimes ou les camarades, simples témoins, d’aller parler aux adultes.
Quelle est la contribution de la médiation par les pairs ?
Comme on le verra par la suite, la contribution de la médiation par les pairs, qui procure bien d’autres avantages généraux dans un établissement scolaire, intervient aussi positivement dans la lutte contre le harcèlement. Et ce à trois niveaux :
- Détection précoce des cas de harcèlement
- Intervention de soutien aux élèves isolés
- Signalement rapide aux adultes
Rôle et domaine d’action des médiateurs
Un rôle de détection, de première intervention auprès des élèves isolés
Certains médiateurs ont bien compris ce rôle et, lors de leurs « tournées » dans la cour de récréation, repèrent et interviennent auprès de ces camarades isolés même sans forcément chercher à organiser une médiation. Le jeune médiateur va intervenir adroitement pour rompre la solitude de l’élève isolé.
Lorsque le harcèlement n’en est qu’à ses tout débuts la médiation entre pairs peut se montrer efficace : l’enfant harcelé n’a pas l’impression de briser la loi du silence en se confiant à un jeune comme lui. Quant au « harceleur », l’expérience montre qu’il accepte assez souvent de venir en médiation car il peut éprouver le besoin de parler, le harcèlement qu’il fait subir étant fréquemment l’extériorisation de ses propres problèmes. Bien sûr les adultes sont tenus au courant de la démarche.
Certains médiateurs ont bien compris ce rôle et, lors de leurs « tournées » dans la cour de récréation, repèrent et interviennent auprès de ces camarades isolés même sans forcément chercher à organiser une médiation. Le jeune médiateur va intervenir adroitement pour rompre la solitude de l’élève isolé.
Lorsque le harcèlement n’en est qu’à ses tout débuts la médiation entre pairs peut se montrer efficace : l’enfant harcelé n’a pas l’impression de briser la loi du silence en se confiant à un jeune comme lui. Quant au « harceleur », l’expérience montre qu’il accepte assez souvent de venir en médiation car il peut éprouver le besoin de parler, le harcèlement qu’il fait subir étant fréquemment l’extériorisation de ses propres problèmes. Bien sûr les adultes sont tenus au courant de la démarche.
Un rôle d’information rapide des adultes
Par contre, lorsque le harcèlement est plus ancien, s’il perdure, ou s’il revêt une forme grave les jeunes médiateurs qui ont été formés à l’observation de leurs camarades, savent que face à la loi du silence ( loi de l’omerta) on doit opposer celle de la non-assistance à personne en danger, et prévenir de toute urgence, avec ou sans l’accord du camarade harcelé, un adulte formé.
Une fois le relais transmis, il appartient alors aux adultes en fonction de leur formation d’utiliser les méthodes qu’ils jugent les plus efficaces ( méthode générale, Piquet, Pikas, etc.). Cette rapidité de détection et de transmission d’information aux adultes est fondamentale et conditionne la réussite de certaines méthodes d’intervention (par exemple la méthode Pikas).
Pour certains élèves harcelés, la formation Médiation par les pairs est vécue comme une "planche de salut"
Les études que nous effectuons régulièrement dans de nombreux collèges de France, auprès des jeunes médiateurs, nous confirment la fréquence avec laquelle certains d’entre eux ont connu le harcèlement, sous une forme plus ou moins grave. Certain(e)s en témoignent encore avec émotion mais affirment avoir fait le choix de devenir médiateurs pour donner du sens à cette épreuve (la dépasser en aidant les autres), épreuve qui les marque de façon sans doute définitive, leur donnant une maturité inhabituelle à leur âge. dans le reportage « un après-midi au collège » (26 minutes) réalisé au collège Jacques Monod de Beaumont, de jeunes élèves autrefois harcelés et depuis devenus médiateurs, expliquent leur vécu et leur expérience.
Quelle formation des élèves et des jeunes médiateurs ?
Dans un premier temps et pour l’ensemble des jeunes, nous proposons :
Mais il est bien certain que, si tous les moyens possibles sont à utiliser pour mener une lutte efficace contre le harcèlement, la véritable solution réside dans une action à long terme avec un travail de prévention et de formation aux compétences psycho-sociales pour tous les jeunes et ce, depuis le premier degré. Il s’agit de donner aux enfants confiance en eux car on sait qu’une bonne estime de soi est le meilleur antidote à la violence ; mais il s’agit aussi , comme dans certains pays du Nord de rendre obligatoire une formation à l’empathie et au vocabulaire des émotions, en les aidant à prendre conscience de leurs propres émotions mais aussi de celles des autres, en les faisant réfléchir sur le fait que ne rien faire c’est être complice et participer, par sa passivité, à la violence et au rejet de l’autre.
Note a : « Toute la problématique du harcèlement, c’est l’isolement ; l’enfant se replie sur lui, se sent responsable de son harcèlement, il se dit que c’est de sa faute. C’est contre cela qu’il nous faut œuvrer pour permettre un changement de posture, au quotidien, et que l’enfant soit sûr de trouver un soutien indéfectible et une écoute ». André CANVEL, délégué ministériel chargé de la prévention et de la lutte contre les violences en milieu scolaire. 9/11/2017
Dans un premier temps et pour l’ensemble des jeunes, nous proposons :
- De les former aux compétences psycho-sociales par un certain nombre d’exercices et d’ateliers spécifiques afin de leur donner confiance en eux. On sait en effet qu’une bonne estime de soi est le meilleur antidote à la violence.
- Puis de les ouvrir les élèves à « l’empathie » en les aidant à prendre conscience de leurs propres émotions mais aussi de celles des autres.
- Ensuite de les faire réfléchir sur la « non intervention », le « laisser faire », et le fait de « ne rien faire » qui équivaut à être complice et participer, par sa passivité, à la violence et au rejet de l’autre.
- Un article de Nicole Bayart explicite la façon d’aborder en classe le harcèlement publié en mai/juin 2011 dans le numéro 316 de la revue « Non-Violence Actualité »
- Notions de bouc émissaire, intimidation, harcèlement : A ce titre , le film (DVD) « Kenny » de Gabriel Gonnet est toujours d’actualité.
- Premières actions : rompre l’isolement (a), gagner la confiance pour faire parler
- Ensuite : évaluation de la situation, information des adultes, proposition d’actions concertées en accord avec les adultes
- Enfin : travail sur la résistance à la loi du silence et de l’omerta ( texte aider ou balancer ) (1) article de Brigitte Liatard, « aider ou balancer », réflexion sur la loi du silence et ses conséquences http://www.ecolechangerdecap.net/spip.php?article166
- Travail sur l’affichage et la sensibilisation de leurs camarades par des formations aux CPS et la maîtrise des émotions.
Mais il est bien certain que, si tous les moyens possibles sont à utiliser pour mener une lutte efficace contre le harcèlement, la véritable solution réside dans une action à long terme avec un travail de prévention et de formation aux compétences psycho-sociales pour tous les jeunes et ce, depuis le premier degré. Il s’agit de donner aux enfants confiance en eux car on sait qu’une bonne estime de soi est le meilleur antidote à la violence ; mais il s’agit aussi , comme dans certains pays du Nord de rendre obligatoire une formation à l’empathie et au vocabulaire des émotions, en les aidant à prendre conscience de leurs propres émotions mais aussi de celles des autres, en les faisant réfléchir sur le fait que ne rien faire c’est être complice et participer, par sa passivité, à la violence et au rejet de l’autre.
Note a : « Toute la problématique du harcèlement, c’est l’isolement ; l’enfant se replie sur lui, se sent responsable de son harcèlement, il se dit que c’est de sa faute. C’est contre cela qu’il nous faut œuvrer pour permettre un changement de posture, au quotidien, et que l’enfant soit sûr de trouver un soutien indéfectible et une écoute ». André CANVEL, délégué ministériel chargé de la prévention et de la lutte contre les violences en milieu scolaire. 9/11/2017
A leur arrivée au lycée, un rôle d’ambassadeur contre le harcèlement
Devenus lycéen(ne)s, il ne leur est pas toujours donné la possibilité de continuer leur rôle de médiateurs mais, quand la proposition leur en est faite, ils sont volontaires pour devenir ambassadeurs contre le harcèlement. Leur intervention est courte mais ils témoignent du fait que leur expérience de médiateurs les aide à repérer, dans la classe qu’ils sont venus sensibiliser, les élèves victimes de harcèlement et ceux qui en sont les auteurs. Ils disent avec fierté la fréquence avec laquelle les jeunes viennent les voir à la fin de leur exposé, touchés par leur histoire et avides de savoir comment ils s’en sont sortis.
Devenus lycéen(ne)s, il ne leur est pas toujours donné la possibilité de continuer leur rôle de médiateurs mais, quand la proposition leur en est faite, ils sont volontaires pour devenir ambassadeurs contre le harcèlement. Leur intervention est courte mais ils témoignent du fait que leur expérience de médiateurs les aide à repérer, dans la classe qu’ils sont venus sensibiliser, les élèves victimes de harcèlement et ceux qui en sont les auteurs. Ils disent avec fierté la fréquence avec laquelle les jeunes viennent les voir à la fin de leur exposé, touchés par leur histoire et avides de savoir comment ils s’en sont sortis.